Qu’est-ce qu’un symptôme ?

Tout d’abord, le symptôme est ce qui pousse à consulter un professionnel. Il est source de souffrance, de malaise dans la vie d’une personne.

On peut donc entendre que le symptôme est ce qui rend « malade ». En ce sens, ce terme n’est pas propre au psychologue, car on se rend chez le médecin pour la même raison. Néanmoins, le symptôme au sens psychologique (ou psychanalytique) ne doit pas seulement être entendu dans un sens physique, somatique, car il renvoie à autre chose qui échappe à la conscience : l’inconscient.

Ainsi, le symptôme est ce qui n’est pas compréhensible par une personne, il arrive contre sa volonté précisément car il est inconscient. C’est parce que le symptôme dérange, fait souffrir, et parfois sans en connaître la raison ou le sens, qu’il est à l’origine d’une consultation.

Néanmoins, et puisque le symptôme vient signifier qu’il y a de l’inconscient, il fait partie de l’intimité même d’une personne, de sa constitution. Le symptôme vient dire quelque chose du rapport d’une personne au monde qui l’entoure, de ses relations aux autres et aux choses. Le symptôme est aussi le singulier de chacun : en psychologie clinique il n’y a pas deux situations similaires.

Puisqu’il est inconscient, le symptôme est une énigme pour celui qui en souffre. « Je ne comprends pas pourquoi je me comporte comme cela… » « … pourquoi je réagis de cette façon… » « … pourquoi je n’arrive pas à faire ceci… » etc.

Par conséquent, le symptôme exprime une chose à l’insu de la personne, et les entretiens cliniques vont donc viser à donner du sens à ce qui était jusque-là incompréhensible. Dès lors, l’objectif n’est pas tant de venir supprimer cette expression inconsciente que de lui porter un intérêt, d’écouter ce qu’elle vient signifier. Le symptôme est la conséquence d’un conflit inconscient, il est alors un moyen (parfois très handicapant et source de plainte) de faire-avec ce conflit, de le « résoudre ».

Pour résumer, le symptôme cause une souffrance, mais il est lui-même la conséquence d’un conflit inconscient plus profond. L’inconscient d’une personne détient donc un savoir qui demeure inaccessible à cette personne même et en cela, elle est sujet de l’inconscient.

On comprend alors que l’entretien clinique se base sur la parole (qui peut-être le dessin chez l’enfant), car c’est par le langage que l’inconscient va aussi s’exprimer. Non seulement les entretiens cliniques se concentrent sur l’histoire de la personne, sur les moments d’apparition du symptôme, mais surtout sur « cet instant où le patient dit et ne sait pas ce qu’il dit » (Nasio, 1992) c’est-à-dire où l’inconscient parle au travers des mots d’une personne. (Par exemple via les lapsus, les rêves, les associations d’idées, etc.)

La fonction du psychologue est alors d’accueillir et d’accompagner la personne, en étant détaché de tout préjugé ou jugement, afin de l’amener vers un mieux-être et d’atténuer l’inconfort et les difficultés liés au symptôme.

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